Toutes les étapes



Pour conclure...

Carnet de route : 6 semaines de rando dans les Pyrénées françaises, 
de Hendaye à Banyuls

S'il ne fallait garder que quelques clichés du GR10 ?
Voici "La grande traversée des Pyrénées" résumée en 10 minutes...


GR10, juillet 2008 et août 2011


J47 - Mercredi 24 août 2011 : Col de l’Ouillat (936 m) -> Banyuls


Matinée brumeuse... Depuis plusieurs jours, et en haut du Canigou déjà, j’espérais voir la Méditerranée, destination finale... Sans succès, les vallées étant recouvertes d’une brume ou d’un brouillard épais.  Les éléments naturels entament une nouvelle fois les espoirs et la persévérance des randonneurs sauf que, aujourd’hui, c’est acquis, nous la verrons, la mer, les pieds dans l’eau s’il le faut !

Jane et Robert dans la brume...

Peu importe pour moi si les horizons sont bouchés. Cette météo n’est pas pour me déplaire, moi qui fuit le cagnard, même si elle n’offre que peu de visibilité sur les paysages. En l’absence de soleil, la randonnée n’en sera que plus agréable et ces flots de brumes qui naissent et disparaissant donnent une allure mystérieuse aux montagnes décorées de ses genévriers rampants et de ses houx taillés de formes artistiques par les troupeaux de bovidés...

Cette dernière étape, malgré son caractère méditerranéen prononcé, garde des difficultés montagnardes dignes de certaines étapes ariégeoises. Le Perthus nous avait déjà donné un avant-goût de retour à la société consumériste. Rien de tout cela ici, le contraste est moins violent,  les sentiers terreux du GR10 arrivant jusqu’aux portes de la cité sans passer par des banlieues tristes ou des zones industrielles grises...


Notre arrivée sur la plage de Banyuls ne passe pas inaperçue parmi les hordes de touristes en maillot de bain. Mais contrairement à Hendaye où il y a 3 ans j’étais seul et timoré à l’idée de me frayer un passage sur la plage parmi le flot de touristes bedonnants et luisants, ici nous arrivons en force. Ni une, ni deux, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, mon sac à dos, aussi gros que le ventre rebondi de nombre de plagistes avachis est jeté sur la plage avant de courir à l’eau. Comme il se doit, nous immortalisons aussi ce moment par un flot de photos dignes des plus grands paparazzis devant la fresque de la mairie et sur la plage.

Arrivée à Banyuls plage !
Pour la première fois depuis des semaines nous pouvons replier et ranger nos précieux auxiliaires que sont les bâtons et bottines de marche... avant un nouveau départ, peut-être l’an prochain, vers de nouvelles destinations. À suivre...

Bon à savoir :
        Eau à 5 min. avant le refuge de la Tagnarède
        Eau 1 heure après le refuge de la Tagnarède (au col de la Massane - Massania)
        Eau encore à deux autres endroits avant Banyuls : source captée 15 min sous le Pic de Sallfort + 1 h avant Banyuls
        Refuge de la Tagnarède : TTB !
        Zone de bivouac intéressante à hauteur du point d’eau, 5 min avant le refuge de la Tagnarède (table et zone de pique-nique).
        Hôtel (Rue Saint-Pierre ?) - chambre 3 personnes, 23 € / personne


J46 - Mardi 23 août 2011 : Las Illas -> Col de l’Ouillat, par le Col du Perthus


Une mygale (Atypus sp.) traverse le chemin...
Avant-dernière ligne droite avant de terminer le GR10. Il faut d’abord grimper vers un lotissement de secondes résidences le long d’une route macadamisée avant de tomber sur une piste qui traverse en partie des forêts de hêtres, ensuite le Mas Nou, des terres privées occupées par des naturistes où j’observerai une mygale (Atypus sp) traversant le chemin. Au bout de trois heures de marche, nous arrivons au  Perthus qui est l’un des principaux passages autoroutiers des Pyrénées... Quelques vestiges romains des ruines de Panissars et le Fort de Bellegarde vaudraient le détour, mais la chaleur accablante ne nous pousse pas à faire une halte prolongée.

Entre le Perthus et le col de l'Ouillat
Le Perthus, c’est le temple de la consommation pour des flopées de touristes pour la plupart aussi bedonnants que les sacs à provision d'alcool bon marché qu’ils transportent. En les observant défiler, je ne manque pas de me poser des questions vers le retour à la “civilisation” après trois semaines d’itinérance où je vécu au jour le jour avec l’essentiel sur le dos... Le Kebab bien gras que nous nous enfilons complète ce menu peu ragoûtant de ce retour proche à la “réalité”...

Chêne-liège
Une heure après cette pause, nous passons sous l’autoroute et fuyons vers des sommets plus calmes. Direction, le Col de l’Ouillat (936 m) par des pistes forestières, des chemins et des sentiers durant 3h30 environ. L’étape de la veille avait déjà un avant-goût prononcé de Méditerranée, mais celle-ci ne laisse plus aucun doute planer. Plusieurs espèces de chênes, dont le chêne-liège, composent les forêts avec une variété de fleurs, à présent fanées mais dont les floraisons doivent colorer les paysages et les flagrances, inonder l’atmosphère à la belle saison : cistes, lavandes... La dernière montée vers le col de l’Ouillat, plus abrupte que les précédentes, me rappelle avec un brin de nostalgie quelques tronçons d’Ariège...

Coucher de soleil au Col de l'Ouillat

Arrivée avec satisfaction au chalet de lAlbère (Col de l’Ouillat) où nous nous prenons une bière... Une zone de pique-nique en face du chalet accueillera nos tentes pour la nuit... Excellent repas (16 €) avec nos amis Français, Anglais et Espagnol.


Robert et Jane
A quelques jours de l'arrivée, Jane et Robert témoignent...

L’écurie est proche, je le sens, prendre mon carnet de route et écrire devient un labeur...


Bon à savoir :

        Source d’eau (fontaine), 15 min après le Perthus.

        Tuyau d’eau environ deux heures après le Perthus (mais attention, peut-être temporaire).

        Le chalet de l’Albère (Col de l’Ouillat), une excellente adresse gastronomique !










L’écurie est proche, je le sens, prendre mon carnet de route et écrire devient un labeur...

Bon à savoir :
        Source d’eau (fontaine), 15 min après le Perthus.
        Tuyau d’eau environ deux heures après le Perthus (mais attention, peut-être temporaire).
        Le chalet de l’Albère (Col de l’Ouillat), une excellente adresse gastronomique !




J45 - Lundi 22 août 2011 : Eco-gîte de la Palette -> Las Illas


Petit déjeuner matinal pour un départ tout aussi matinal... En discutant avec Catherine et Laurent qui nous présentent les différentes options de randonnée de la région, nous décidons de ne pas prendre le tronçon suivant du GR10 qui traverse essentiellement des forêts afin de privilégier une « variante ». Cette variante est beaucoup plus intéressante d’un point de vue paysager : elle passe par des crêtes, rejoint le HRP vers le col de Frausa (ou de France) avant de redescendre vers l’Ermitage de Salinas - le col de Lli - Las Illas (550 m)... (voir détails dans « Bon à savoir »).


Vers le Pic Frausa (photo : Rémy Cavailles)

C’est en parcourant cette étape qu’on peut se rendre compte combien les GR, et en particulier ici le « mythique » GR10, n’empruntent pas toujours les sentiers les plus beaux ou les plus intéressants. À vouloir suivre aveuglément le GR10, on en arrive parfois à ne faire que grimper et descendre le long de sentiers forestiers de moindre intérêt par rapport à d’autres sentiers ou variantes...






Jean-Loup
Jean-Loup mérite bien son titre d’accompagnateur de randonnée, il est intarissable sur une foule de sujets relatifs à la montagne. Ainsi vous connaissez, vous, la différence entre une « clarine » et une « sonnaille » ? Une "bête cloche" ? Pas si sûr...:   

Roman
Roman, lui, semble bien être un croisement entre un cabri et un homme, il sautille de rocher en rocher et s’amourache d’un troupeau de chèvres à cornes haut perché... Optimiste et hédoniste devant l'éternel, pour Roman tout est toujours...   ;-)

Après environ 6 heures de marche effective, arrivée au village de Las Illas où nous jetons nos sacs sur la terrasse de l’Hostal Dels Trabucayres.  Le bivouac est autorisé, nous dit-on, au bas du village sur une aire de pique-nique. Au restaurant de l’hôtel, le soir, grande surprise, nous retrouvons Jane et Robert, nos deux amis anglais perdus de vue depuis plusieurs jours...

Bon à savoir :
       Du gîte de La Palette, deux variantes s’offrent au randonneur qui veut éviter le tronçon forestier de l’étape suivante : le sentier balisé « bleu » Gîte - Col de Cerda où on rejoint le GR10 (voir « Bon à savoir » 21/08) ou le sentier grimpant vers le Col de Frausa - Las Illas (voir ci-dessous).
       Infos pratiques pour la variante du GR10 - col de Frausa (ou de Frausia ou France) - Ermitage de Salinas - col de Lli - Las Illas : à la sortie du gîte, au lieu de tourner à gauche vers Montalba, tournez à droite sur quelques centaines de mètres et prendre la piste forestière qui monte légèrement sur la gauche. Ne pas prendre le premier sentier balisé bleu sur la gauche (voir étape de la veille) mais le suivant, sur la gauche également. Il n’est pas balisé (quelques vagues marques vertes tout au plus...) mais un panneau indique vaguement « Pic de Frausa ». Il est toutefois bien tracé et kairné. Il grimpe en épousant une croupe rocheuse jusqu’à une piste qu’on traverse pour continuer à grimper sur la croupe. Des marques jaunes (HRP) apparaissent. Les suivre pendant longtemps jusqu’au Pic de Frausia d’où une piste en béton descend (+ source d’eau) jusqu’au Col dells Pous. Suivre en descente des marques GR et rejoindre l’Ermitage de Salinas, ensuite à nouveau des marques GR puis jaunes vers le col de Lli. A ce col, à hauteur d’une superbe bâtisse et d’un mémorial de la guerre civile espagnole, suivre la direction « Las Illas » (piste forestière puis sentier). Voir le tracé ci-dessous entre le gîte de la Palette et le Col de Frausa.


Afficher Eco-gîte de la Palette -> Las Illas sur une carte plus grande
Traces GPS : Roman (télécharger le KML)

        Source d’eau le long de la piste qui descend après le Col de Frausa.
        L’Ermitage de Salinas est un refuge non gardé. Source d’eau et excellents terrains plats herbeux pour bivouaquer. Bar ouvert seulement le week-end.
        À Las Illas, bivouac autorisé au bas du village sur une aire de pique-nique (avec robinet d’eau). À côté de l’arrêt de bus qui surplombe cette aire, il y aurait une douche (à vérifier).
        Excellente cuisine à  l’Hostal Dels Trabucayres  à Las Illas !




J44 - Dimanche 21 août 2011 : Une journée de “repos” à l’Eco-gîte de la Palette


La nuit porte conseil, dit-on. Je décide de rester une journée supplémentaire au gîte, de me poser après 3 semaines de marche... et surtout d’y poser mon sac à dos ! Je suis dans les temps pour arriver à Banyuls et ainsi je retrouverai ce soir mon camarade de randonnée, Rémy et peut-être « mes » deux anglais, Jane et Robert. Mais pas question de rester inactif. Laurent me renseigne un sentier (balisé en bleu) qui monte vers le Col Cerda et descend ensuite vers Montalba après avoir longé le Roc de Saint-Sauveur (San Salvador). La montée vers le Col Cerda est une variante bien plus intéressante que le GR10 : d'une part, elle est plus courte... mais surtout elle offre de superbes vues sur la vallée, à l’inverse du GR10 vers Montalba - Cerda qui ne traverse que des forêts.

Roc de Saint-Sauveur

Une bien belle journée de “pause”... à savoir 6 heures de marche, sans sac. Priorité en revenant : une baignade, évidemment. Deux jeunes Français et quatre Allemands sont attablés sur la terrasse. Ils sont en attente de repartir quand le soleil sera au plus bas. En fin de journée arrive Rémy accompagné non pas de “mes” anglais mais de Jean-Loup, accompagnateur de randonnée dans la vie active (pourquoi, elle n’est pas active la vie ici ?) et Roman, randonneur espagnol. Je poursuivrai avec ce trio jusqu’à Banyuls... En attendant, santé avec nos hôtes !

Bon à savoir :
        Eau (fontaine) à Montalba
        Variante plus courte et plus intéressante du GR10 rejoignant le Col Cerda (évitant ainsi un sentier presque entièrement forestier) : en sortant du gîte de La Palette, au lieu de prendre à gauche vers Montalba, prendre à droite la route puis un chemin forestier qui monte légèrement vers la gauche. Passer devant des caravanes qui se trouvent sur la droite. Peu après, un sentier balisé en bleu monte et serpente sur la gauche jusqu’au Col Cerda. Du gîte au col : 1h30. Pas de source en chemin.


J43 - Samedi 20 août 2011 : Gîte de Batère -> Eco-gîte de la Palette

Lever de soleil face au gîte Batère

J-3... Le compte à rebours vers Banyuls est lancé. Arles-sur-Tech présente toutes les facilités des bourgades (commerces, bars...), aussi je m’octroie une pause d’une heure à une terrasse après les trois heures de descente depuis le gîte de Batère. 11 heures sonnent à l'Église d’Arles quand je me remets en marche. Le soleil tape dur, l’air est sec et aucun vent ne vient rafraîchir l’atmosphère dans la montée interminable vers le Col de Paracolls (2 heures). Aussi, alors qu’habituellement j’ingurgite ½ litre d’eau pour trois heures de marche, ici ce sont mes 1 ½ litres qui y passent... et qui, à chaque gorgée, repartent illico presto en sueur. J’en rêve, mais il n’y a pas la moindre source d’eau dans la montagne pour se désaltérer.  Ce n’est qu’un peu avant le gîte de la Palette que quelques filets d’eau réapparaissent puis, enfin, la rivière vrombissante au pied du gîte... où je me jette en arrivant.

Vue sur Arles-sur-Tech
L’étape du jour marque une nouvelle transition au départ d’Arles-sur-Tech. La végétation devient clairement de type méditerranéen (garrigue, maquis...) avec l’apparition d’essences comme le chêne vert, le chêne-liège et des plantes aromatiques, comme les cystes, toutefois fanées en cette saison. Et pour confirmer encore un peu plus cette tendance, dans la rude montée vers le Col de Paracolls (870 m), j’entends au loin des guêpiers, oiseaux on ne peut plus méditerranéens !

Ecogîte de la Palette
Laurent et Catherine ont repris le gîte de la Palette (661 m) il y a deux ans pour progressivement le transformer en écogîte. Le petit pont de bois artisanal qui y mène donne l’impression de pénétrer dans le repère de Robinson Crusoé. L’absence d’informations sur la présence de sources d’eau ou de ruisseau ne me pousse pas à poursuivre mon chemin, d’autant que je ne suis pas pressé par le temps. Aussi, je camperai à proximité immédiate tout en profitant d’un bon dîner et petit-déjeuner bio au gîte.  La rivière toute proche est un délice et je profite également des cascades d’eau pour faire une lessive au naturel, entendez par là à la seule force du jet de celle-ci.

Se retrouvent autour de la table ce soir pour apprécier la cuisine originale et savoureuse de Catherine, les deux couples de Français de la veille et un cycliste.

Bon à savoir :
        Pas de source sur cette étape, avant et après Arles-sur-Tech.
        Éco-gîte de la Palette, un passage **** obligé !


J42 - Vendredi 19 août 2011 : Refuge CAF des Cortalets -> Gîte de Batère


Ce matin quand je me réveille, je crois être dans un mauvais rêve : je crois entendre un ronfleur qui se révèle être un vrai dans une tente installée de nuit à quelques mètres de la mienne. Le petit-déjeuner est de même facture que ceux servis dans la plupart des refuges : de la mauvaise confiture industrielle... mais le café, lui, est correct. Aujourd’hui le chemin des Randonnades se sépare du mien, moment immortalisé par une exceptionnelle photo de groupe.

Les Randonnades

Du refuge des Cortalets, deux options sont possibles. Le topoguide renseigne comme première la piste touristique jusqu’au Ras del Prat - Cabrera. Mais même son statut de « touristique » n’est pas de nature à me donner envie d’emprunter ce casse-pieds poussiéreux. La variante « GRP Tour du Canigou » que je conseille vivement (voir « Bon à savoir ») suit les courbes de niveau et offre de superbes vues sur la mer de nuages qui recouvre la vallée.

Mer de nuages

Au croisement du GRP avec la piste (Ras del Prat - Cabrera), je retrouve la jeune et sportive Marie et sa maman, croisés aux refuges de Mariailles et des Cortalets. Ensuite, le GR suit à nouveau les courbes de niveau et emprunte par endroits un chemin en surplombs.

Abri de Pinateil
À l’abri de Pinateil flambant neuf, trois personnes sont en train de pique-niquer : Patrick, Mickaël, Tonny. Le patriarche, Patrick, est un intarissable blagueur. Il me propose de prendre un verre. Y a le choix entre du rosé, du pastis et du rhum. Rien de moins... « Jamais quand je randonne », lui dis-je... Mais un quart d’heure plus tard, avec Marie qui m’a rejoint entre-temps, nous enfilons verres de rosé, sandwiches et salades de riz. C’est cela en moins qu’ils devront porter, nous disent-ils avec satisfaction. La randonnée au long cours, ce sont aussi ces rencontres improvisées, simples et bon enfant basées sur l’accueil, le plaisir et la joie de l’échange...

Gîte de Batère
Vu cette halte inopinée, je raccourcirai mon étape du jour en passant la cabane de lEstanyol (environ 1 heure après Pinateil) et m’arrêtant au Gîte de Batère. J’y retrouve Marie et sa famille, et deux autres couples d’une cinquantaine d’années (Robert et Michèle / René et Chantale). En coup de vent passe une randonneuse solitaire partie le 11 juin d’Hendaye et qui tient un blog décrivant sa traversée.
Deux randonneurs catalans croisés plus tôt m’avaient prévenu : on mange excellemment bien au gîte de Batère. Repris par deux jeunes dynamiques il y a deux ans, c’est vrai qu’ils mettent les petits plats dans les grands pour satisfaire les randonneurs. Au menu, ce soir : langue de bœuf (et de l’excellente !) en entrée, cailles farcies - polenta  (plat) - glace et sorbet.

On retrouve également autour de la table trois randonneurs Canadiens, quelques Espagnols et une famille de compatriotes néerlandophones...

Bon à savoir :
        Labri de Pinateil a entièrement été refait (tout neuf !) avec un feu à bois en fonte et une source d’eau. 8 places.
        La maison forestière de lEstanyol est spacieuse, propre et dispose d’une source. 10 places.
        Gîte de Batère : cuisine gastronomique savoureuse !


J41 - Jeudi 18 août 2011 : Refuge de Mariailles -> Refuge CAF des Cortalets


(Etape passant hors GR 10 par le Pic du Canigou).

Départ à 7h00 pour profiter des heures les plus fraîches. L’objectif de la journée est simple : monter sur le Pic du Canigou (2784 m) par une variante (également HRP) qui s’écarte du GR10 avant de rejoindre le refuge des Cortalets. Un peu plus de deux heures de montée sans grande difficulté sur un sentier bien balisé et 1000 fois tracé par le flux quotidien de touristes. Seul le dernier tronçon montant au Pic nécessite de délaisser ses bâtons et de grimper à l’aide de ses mains. Au sommet, il y a affluence et au fil du temps le sentier se transforme en une véritable autoroute avec pour aire de repos et de pique-nique, le sommet. La vue est superbe entre une mer de nuage et des sommets bien éclairés qui la surnage. Se mêlent ici des Catalans, des Français, des Allemands...


Ensuite, plutôt que de continuer le sentier vers le Pic Joffre, je préfère redescendre pour récupérer mon lourd sac à dos laissé au pied du Pic et monter ensuite sur la crête de Barbet avant de redescendre par un bon sentier vers le Refuge des Cortalets (2150 m). En chemin, j’observe deux faucons, l’un crécerelle, l’autre pèlerin, se poursuivant au-dessous de quelques vautours plus haut dans le ciel...

Vue du haut du Canigou

Descente de la crête Barbet vers les Cortalets

L’étape du jour, à peine 6 heures pauses comprises, me permet de souffler toute l’après-midi à la terrasse du refuge...

Souper Calamars-riz (17 €) + petit-déjeuner (7 €) et ce soir, Randonnades (le groupe de randonneurs croisé la veille) rime avec franches rigolades.

Bon à savoir :
        Je ne peux que vous conseiller d’emprunter la variante du GR qui grimpe sur le Pic Canigou. Plus courte et plus paysagère que le GR classique décrit dans le topoguide.
        Le Refuge Arego (cabane) est fermé pour cause d’éboulement.
        Source d’eau au Refuge Arego et à mi-distance entre ce refuge et le sommet du Canigou.




J40 - Mercredi 17 août 2011 : Refuge de l’Alemany -> Refuge de Mariailles


Aujourd’hui, lever plus matinal, soit à 6h30, histoire d’arriver à Mantet vers 8h00 pour petit-déjeuner dans un gîte. Petit-déjeuner royal au gîte à la ferme Cazenove où pour la première fois depuis le gîte d’Esbints, j’ai droit à de savoureuses confitures maison : abricots, figues, oranges... J’y retrouve un joyeux groupe de randonneurs croisé la veille à hauteur de la cabane de l’Alemany. Ils font partie des Randonnades et sont plus rigolos et extravertis les uns que les autres. Les étapes étant calquées sur les gîtes et les refuges de la région, je les croiserai à nouveau en soirée au Refuge de Mariailles et quelques jours suivants.

Mantet

Bourdon capturé par une araignée
Py comme Mantet sont de charmants petits villages en pierre du pays. Mon chemin croise aussi celui de Jean-François, ancien agriculteur bordelais, sourcier et géobiologue, et fin connaisseur du GR10 et GR11 dont il n’est pas à la première traversée. Nous papotons ensemble une bonne demi-heure sur la transformation que la marche au long cours opère sur le randonneur, sur le « hasard » et le pouvoir de la pensée. Ainsi il m’explique par exemple avoir pensé un jour à une vipère... et en avoir vu deux en train de s’accoupler, une demi-heure plus tard, au beau milieu d’un sentier. J’effectuerai moi-même l’expérience du « pouvoir de la pensée » peu après Py en maraudant des prunes à la belle robe noire en bordure d’une route surplombant un fossé. Tout en poussant toujours plus loin la cueillette au bout des branches, je me dis subitement « Faudrait pas que je tombe dans le fossé ». La pensée devança l’action : une fraction de seconde plus tard, je me retrouvai au pied des buissons, après une culbute avant de deux mètres... Plus de peur que de mal, la prochaine fois, je penserai « positif ».

Tour de Goa au loin

Coca équitable !
À Mantet déjà, j’avais pu constater la présence de nombreux fruitiers, en particulier des pommiers. Py semble être le village des fruits avec la présence partout des pommiers, poiriers, mirabelliers, reine-claudiers... dont je ferai bombance. La végétation change encore et aux pins s’ajoutent des frênes et des alisiers, avec des montagnes plus basses, plus dénudées... Au Col de Jou (1125 m), deux heures après Py, je rentre dans le massif du Canigou, comme l’indique un panneau d’information. Belle vue sur plusieurs chaînes de montagnes dont une surplombée de la tour de Goa. Construite au 13ème siècle, cette tour cylindrique a un rôle défensif. En cas de danger, les guetteurs faisaient sur le toit plat un feu que les autres tours de la région relayaient.

Pentes douces et replats le long de sortes de « levada » (canaux transportant de l’eau de la montagne vers les cultures) se succèdent, 1h40 de montée forestière pour arriver au pied d’une colline herbeuse où crèche le refuge de Mariailles. De sa terrasse, superbe vue sur le sommet du Canigou que je compte gravir demain... dans une ambiance musicale avec Marie à la guitare :

Vue sur le sommet du Canigou depuis le refuge de Mariailles

Je trouve quelques m² de plat, 100 m derrière le refuge... Pas de ruisseau dans les environs immédiats: mes deux bouteilles remplies au robinet d’eau à côté du refuge seront suffisantes pour me donner une nouvelle propreté. En soirée, souper convivial avec le groupe des Randonnades, dodo...

Bon à savoir :
        Pas de source d’eau en dehors des villages


J39 - Mardi 16 août 2011 : Cabane pastorale de l’Orry -> Refuge de l’Alemany


A nouveau, c’est une journée éprouvante pour mes pieds qui surchauffent. L’Ariège est définitivement derrière moi. Finies les forêts de hêtres, place aux coteaux secs peuplés de pins et de genêts. Des insectes plus thermophiles comme l’Ephippiger - une grosse sauterelle -font également leur apparition.

Ephippiger

500 mètres de dénivelés et un peu plus de 2h30 de montée inaugurent ma journée pour atteindre le Col de Mitja (2367 m). En chemin, je croise et papote avec deux locaux à l’accent savoureux.  Ils attendent le berger du lieu qui doit leur donner leur cadeau, un agneau, gagné à la foire locale.

Rencontres en chemin...


Refuge du Ras de Caranca
Après le col, une heure de descente dans un mauvais sentier tue définitivement mes pieds de sorte que je m’octroie une grande pause d’une heure au Refuge du Ras de Caranca (1831 m). C’est l’heure du dîner, aussi je n’hésite pas... La totale : omelette, vin, café au lait (9,70 €) !





Ceci n'est pas un volcan ! ;-)
Col del Pal

1 heure après, « bon pied » bon œil, c’est reparti pour une montée de deux heures à travers des forêts de pins au Col del Pal (2294 m), une large croupe herbeuse offrant un vaste panorama sur les montagnes avoisinantes. Dernière descente, d’une heure environ, pour atteindre le Refuge de lAlemany, mon étape du jour. Refuge très confortable mais déjà occupé ce soir-là par plusieurs familles qui ont investi les lieux pour une soirée. Mesdames et messieurs les touristes, ce message vous est destiné : les refuges et les cabanes de montagne ne sont PAS des centres de vacances !

Refuge de l'Alemany
Je préfère le calme aux cris d’enfants, aussi je m’éclipse et monte ma tente plus loin. La source est tarie mais le ruisseau, 100 mètres plus loin, me semble parfait pour faire le plein d’eau (+ micropur) et me laver. Je savoure l’autonomie que m’apporte la tente car d’autres enfants affluent encore amenant un nouveau flot de cris plus aigus et énervants les uns que les autres...

En soirée, le ciel se voile et se couvre d’une brume non menaçante. Enfin, j’espère...

Bon à savoir :
        Source (tuyau) d’eau tarie au Refuge de l’Alemany. Ruisseau à 100 mètres.
        Source d’eau dans la montée vers le Col de Mitja (une demi-heure avant le col)


J38 - Lundi 15 août 2011 : Refuge de Bouillouses -> Cabane pastorale de l’Orry


Etang Pradeille
Aujourd’hui, la transition vers la « civilisation » se fait plus brutale après 10 jours passés à crapahuter dans les coins « les plus sauvages » des Pyrénées ariégeoises, où il est possible de marcher une journée entière sans croiser une voiture. S’il passe à côté des télésièges de « Pyrénées 2000 », le GR évite heureusement de rentrer dans Superbolquère qui, je le crains, doit être aussi moche que Superbagnère (lien).

Rémy me livre ses impressions sur le GR10
Je le pressentais et voilà qu’il arrive face à moi : Rémy, mon compagnon de marche des jours précédents a sauté quelques étapes après Merens pour faire le chemin inverse Bolquère -> Mérens, en pente plus douce, avec une amie qui débute en randonnée. Avec un peu de chance, on se retrouvera le 24 août à Banyuls... Avant de se quitter, il me livre ses impressions sur le GR10 :

Avec l’entrée dans Bolquère - charmant village au demeurant -, et la route vers Cabanasse et Planès... je sens que l’Ariège n’est plus qu’un vieux souvenir. Le temps d’alourdir mon sac à dos de quelques emplettes à la supérette de Bolquère et je redémarre. Je loupe une bifurcation et longe la D 10 pour retrouver le GR un peu plus loin... Je vais de surprise en surprise ornithologique : deux vautours percnoptères survolent les champs à la manière des milans, probablement à la recherche de quelques charognes ou petits mammifères dérangés par les travaux agricoles. Plus loin en forêt ce sont deux autours des palombes qui cerclent au-dessus de la canopée tandis qu’un pic noir siffle à proximité de cueilleurs de giroles...

Eglise de Planès
Mes pieds sont en feu... Je troque mes vieilles chaussettes contre une paire toute neuve, mais il faudra plus pour calmer la fournaise dans mes chaussures. Aussi, je ne suis pas mécontent d’atteindre, à 2h30 de marche de Planès, le Refuge de lOrry. Il est 16h quand j’y arrive.  La partie gauche du bâtiment constitue la cabane pastorale tandis que la partie droite sert de refuge aux randonneurs. Mais cette dernière partie fait grise, mine car elle a été inondée suite aux orages des derniers jours...

Refuge de l'Orry
Le temps de monter la tente et de me jeter dans l’eau de la rivière en contrebas, une heure passe... Le ciel est menaçant mais sera vite remplacé par un nuage de brume montant de la vallée et recouvrant peu à peu les sommets de la montagne avant de s’abattre sur la tente... J’anticipe le bonheur d’une nuit au grand air après celle, suffocante, passée dans la chambre, fenêtres fermées, du refuge des Bouillouses. Je suis épuisé et lutte pour ne pas m’endormir. Pas d’inspiration ni envie d’écrire mes notes ce soir. Y a des jours comme cela...

Bon à savoir :
        Robinet d’eau au Refuge de l’Orry

J37 - Dimanche 14 août 2011 : Etang des Bésines -> Refuge de Bouillouses


Vue du col de Coma d'Anyell vers les lacs
Nuit paisible et au sec dans ma cabane... Tellement sèche, qu’au petit matin, surprise, mes affaires trempées de la veille sont déshydratées ! Direction, à une demi-heure de là, le refuge CAF des Bésines pour me prendre un petit déjeuner... Loin de trouver l’ours que l’on m’avait décrit, le gérant du refuge s’avère aimable, souriant et au petit soin avec ses hôtes. Il doit être 8h15 quand je redémarre. Au programme : une mise en jambe de 2h30 de montée plein Est vers le Col de Coma d’Anyell d’où on plonge ensuite vers l’Étang de Lanoux. Je croise le jeune berger des environs non loin de la sa cabane (cabane de Rouzet) située à la croisée des GR10 et GR7. La direction du GR10 étant bien moins indiquée, nombreux sont les randonneurs qui s’embarquent tête baissée sur ce dernier. La vigilance s'impose donc à ce carrefour !

Etang de Lanoux

Le troupeau de brebis dont je veux enregistrer les sonnailles fuit à mon arrivée. Passé Merens et Andorre L’Hospitalet, nous quittons les Pyrénées ariégeoises pour entrer de plain pied dans les Pyrénées orientales. La transition est nette : finis, les grands dénivelés de l’Ariège !

Vallée de la Grave
Après le Col de la Grave se profile une superbe et longue descente dans la vallée du même nom (Vallée de la Grave) où le ruisseau a dessiné des méandres et creusé des mares éclatantes sous le soleil.

Quand le barrage de Bouillouse est en vue, apparaissent en nombre des marcheurs du dimanche, une concentration qui va croissant sans être envahissante au fur et à mesure que je me rapproche du but.

Barrage de Bouillouse
Repos des pieds et du ventre au bar-restaurant de l’hôtel Bones Hores avec une succulente omelette accompagnée d’une tarte aux myrtilles en dessert. Mais comme de tradition en fin de journée, le ciel s’assombrit en fin de journée et s’abat peu après une seconde pause café au refuge CAF des Bouillouses tout proche où je prends mon temps pour surveiller et évaluer l’évolution de la météo. Le temps passant, le courage me manque finalement de poursuivre dans l’humidité vers le « refuge de lÉtang de Pradeille (abri) » dont des randonneurs pensaient qu’elle était détériorée et souillée par des chevaux (le lendemain, je verrai que ce n’est pas le cas). Aussi, je passerai la nuit en demi-pension (39,60 €) au CAF. Je ne le regretterai pas car vers 19h le ciel éructe à nouveau une pluie abondante. Une amélioration est en vue pour les prochains jours... En attendant, après la pluie, la brume s’installe...

Souper lasagne... Basique... Une cinquantaine de personnes passent la nuit ce soir dans le refuge... Discussion avec un grand hollandais solitaire, deux jeunes français...

Bon à savoir :
        Pas de source entre les Refuges des Bésines et de Bouillouses.
        Beaucoup de possibilités de bivouac sur cette étape (Étang de Lanoux, barrage de Bouillouse...).